Désireux de valoriser leur métier, les jeunes de la relève agricole prennent la plume à tour de rôle pour raconter leur quotidien.
Céline Dumas se fait un devoir de montrer à ses enfants d’où vient la nourriture. Ensemble, ils transforment les récoltes du jardin. Gracieuseté de Céline Dumas
Depuis la fin de mon parcours universitaire, je travaillais en planification logistique pour une usine de ma municipalité de Warwick, dans le Centre-du-Québec. J’ai 29 ans et je suis présentement en congé de maternité depuis l’arrivée de notre troisième enfant. Par la suite, je ne retournerai pas au travail puisque je souhaite travailler à la ferme avec mon conjoint Alexandre. Le rythme de vie du 8 h à 5 h au bureau ne me convenait plus. Travailler à la ferme nous donne la chance de profiter de la vie familiale, de la nature et des animaux. C’est principalement ce qui me manquait à mon emploi précédent, « travailler dehors ».
Ayant été élevée dans une ferme laitière avec mes trois sœurs, je suis très fière de dire que deux d’entre elles gèrent des entreprises en production laitière. Mon conjoint a acquis avec l’aide de ses parents, en janvier 2016, une ferme laitière se situant entre nos deux familles respectives. Lors de l’achat, l’étable était entravée avec un lactoduc et maintenant, nous sommes rendus avec deux robots de traite en stabulation libre. Nous sommes fiers de voir comment les efforts et les longues heures de travail peuvent transformer une ferme pour l’amener à son plein potentiel.
Je suis également très fière que ma mère m’ait transmis la passion du jardinage. Cela nous permet d’être presque autosuffisants sur le plan alimentaire. Avec le prix du panier d’épicerie qui grimpe, je suis bien contente de voir toutes les économies qu’on peut faire avec un petit coin de terrain. Cela me permet aussi de montrer à mes enfants d’où vient la nourriture et que les efforts qu’on met finissent toujours par payer. J’aime aussi cuisiner et transformer mes récoltes pour les conserver le plus longtemps possible. Que ce soit en cannage ou congélation, les enfants adorent m’aider dans le processus et surtout, se sucrer le bec avec les confitures!
Aux élections municipales de novembre dernier, j’ai décidé de me présenter au poste de conseillère municipale pour la Ville de Warwick, car aucun producteur n’était représenté directement au sein du conseil. Je souhaitais mieux les représenter et faire connaître la réalité des producteurs aux autres membres du conseil et au maire de la Ville. Comme dans chaque domaine, l’agriculture évolue et je trouve important d’informer les gens sur notre réalité. Plusieurs décisions peuvent influencer directement notre quotidien en tant que citoyen ou même en tant qu’entrepreneur agricole. Je trouve important qu’il y ait au moins une personne de chaque milieu qui siège au sein du conseil municipal.
En collaboration avec la Fédération de la relève agricole du Québec
Texte original publié sur le journal La terre de chez nous : https://publications.laterre.ca/share/article/f26e4f98-0e87-4acc-b44c-53d683f78fa2/3273b817-4e8e-4e54-ab5a-160090ac3edd